La ruée vers l’or.

Publié le par Ciloo

Vlà t’y pas que plus d’un an après le décès de ma lubie d’écrire me tombe un sujet en or à côté duquel je ne peux passer. Quel est-il ? Mais je m’en vais vous l’dire, je sens déjà la fébrilité vous étreindre.

Sujet du jour deux points ouvrez les guillemets : « le loto version pays du canard gras ». De suite c’est moins palpitant me direz-vous, mais que nenni, ici dans le Gers le loto c’est palpitant, c’est enivrant et c’est l’occasion de laisser tes instincts primaires refaire surface sans complexes.

J’ai résisté 3 ans consécutifs à l’appel du carton et j’ai cédé, bêtement, je suis faible que voulez-vous.

 

Alors que votre obligée se préparait à cette soirée festive et détendue bien qu’un peu ringarde (oui pour une fille de la Côte comme moué élevée au Juan-les-Pins by night, le loto du village c’est un poil ring) en arborant jean pas trop serré à la taille pour être à l’aise, ballerines qu’on peut virer en douce sous la table et lunettes de vue (pour lire le tableau, parait qu’il y a un tableau à lire), d’autres se paraient de leur attirail de combat. Gri-gri porte-bonheur, jetons aimantés, pince à spaghettis qui ramasse  le tout par simple mouvement de balayage nonchalant et bouteille d’eau. Pour les profanes c’est grains de maïs et gorge sèche comme une gratounette qui sort de son emballage. Moi qui pensait avoir trouvé un alibi pour m’en jeter quelques un derrière le cornet j’ai vite compris que le temps était à la sobriété, on ne déconne pas avec le loto, on reste sur le qui-vive et en alerte.    

 

Quand tu joues au loto tu passes en mode survie, les plus malins se feront poser une sonde urinaire, les plus hardis pisseront dans un bidon planqué sous la table. Y’a pas de pause au loto, enfin si, 1 en 4h, t’as l’impression de retourner au lycée. Et puis faut choisir, c’est soit pipi/hydratation, soit clope et tu choisis clope parce qu’en fumant au moins tu peux partager quelques mots avec le chaland, t’as l’impression de faire à nouveau partie des humains, ces êtres sociaux.

Le reste du temps tout le monde est sur les dents, c’est l’épreuve de philo du bac, on planque sa copie et on lance des chuuuuuuuuuuut hostiles aux mouflets qui se font chier comme des rats morts et on été trainé là par leurs parents qui ont trouvé ça beaucoup plus pervers comme alternative au traditionnel chantage de Noël. Je crois que j’aurais presque préféré m’assoir sur mes cadals moi.

 

Quand une partie se termine et que l’attendu « carton plein !!! » est lancé c’est une marée de « OHHHHHHHHH NON !!!!!!!!! » qui submerge la salle et gagnée par l’agressivité ambiante tu sens qu’il ne t’en faudrait pas beaucoup pour étriper l’heureux gagnant et te tirer avec le « bon pour un shampoing/coupe » en guise de trophée.

Ah pi j’avais oublié un détail qui a son importance, point de manches évasées tu arboreras au risque de balayer allègrement tes grains de maïs religieusement placés sur tes numéros gagnants.

 

Au final je suis rentrée broucouille à 00h30 (quel dommage, il me faisait bien envie ce jambon) et avec un regard tout neuf sur certains de mes concitoyens...

soif-de-l-or-06-g

 

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